Ce mercredi, le Togo commémore le cinquantième anniversaire de l’attentat de Sarakawa, un événement qui a profondément marqué l’histoire du pays. C’est en ce jour, le 24 janvier 1974, qu’un tragique accident a failli coûter la vie au président Gnassingbé Eyadema, et qui a par la suite déclenché une série de réactions et de changements majeurs dans le pays.
Ce jour-là, le DC3 transportant le président s’écrase dans la région de Sarakawa, située au nord du Togo. Les conséquences de cet incident sont immédiates et dramatiques. Des enquêtes ultérieures attribueront cet accident à un sabotage orchestré par des milieux financiers étrangers, manifestement opposés au projet de nationalisation de la Société des Mines de Phosphates du Togo.
Gnassingbé Eyadema, miraculeusement indemne du crash, réagit rapidement. Le 2 février 1974, il annonce la nationalisation de la Compagnie Togolaise des Mines du Bénin. Cet acte marque le début d’une ère nouvelle pour le Togo, symbolisant un engagement fort en faveur de son indépendance économique et de son authenticité
Dès lors, le pays s’affirme plus que jamais dans sa quête de souveraineté économique. Dans un geste de retour aux sources, plusieurs villes voient leur nom africanisé, et de nombreux Togolais choisissent d’abandonner leurs prénoms étrangers, majoritairement d’origine française, au profit de prénoms typiquement africains.
Le président lui-même incarne ce changement en renonçant à son prénom Etienne, pour adopter celui d’Eyadema. Cette transformation reflète la volonté du Togo de préserver son identité culturelle et de renforcer son autonomie face aux influences étrangères.
L’année 1974 est souvent qualifiée de « trois glorieuses » dans l’histoire du Togo, marquant un moment charnière où le pays a fait preuve d’une résilience exceptionnelle face à l’adversité. Ces événements ont forgé la détermination du peuple togolais à défendre sa souveraineté et à construire un avenir fondé sur ses propres valeurs et aspirations.
Aujourd’hui, le Togo se remémore cet anniversaire avec le dépôt de gerbe par le président actuel, Faure Gnassingbé, au mausolée dédié à cet épisode crucial de son histoire. Cet événement rappelle l’importance de la résistance et de la détermination dans la préservation de l’indépendance nationale.