Comme annoncé dans la presse depuis quelques jours, le chef de l’Etat a pris langue hier, lundi 22 janvier 2024, avec les groupes parlementaires au sein de l’Assemblée nationale. Au menu des discussions, comment opérer une énième révision du Code électoral, cette fois-ci dans le consensus. D’où la convocation du groupe parlementaire du parti d’opposition Les Démocrates pour faire ses observations.

 

Après la rencontre, le parti de Boni Yayi a, comme à ses habitudes, éclairé l’opinion sur les sujet abordés et la position défendue par le parti devant le chef de l’Etat. Sur le principe d’une révision consensuelle du Code électoral, le parti de Boni Yayi a marqué son accord. Mais pourquoi ce besoin de consensus maintenant ? C’est à ce niveau que la réponse donnée par Patrice Talon, selon les propos rapportés par le 2e vice-président du parti Les Démocrates ressemblent à un mea culpa. « Il dit vouloir se mettre dans la peau du Chef pour organiser le consensus. Il a évoqué que le débat de la révision n’est pas son problème.

Puisqu’il partira. Aujourd’hui, son credo est de ramener la paix compromise dans le pays. Laisser le pays dans l’état de paix comme il est venu le trouver. C’est pour ça qu’il dit appeler le parti à faire ses propositions en vue d’une révision consensuelle du Code électoral », a laissé entendre le président du groupe parlementaire Les Démocrates. On a du mal à imaginer que ce sont les propres mots du chef de l’Etat ou c’est la déduction faite de ces propos par le parti d’opposition.

Déjà en 2019, les lois électorales étaient à l’origine de l’exclusion de l’opposition aux législatives. Les partis ont crié, sont descendus dans les rues pour dire non à des élections non inclusives, la société civile a demandé le consensus. A la place, les forces de l’ordre ont été envoyées pour mater les opposants dans les rues. Même scénario pour les communales et municipales de 2020. Bis repetita pour la Présidentielle de 2021. A toutes ces élections, la paix a été sérieusement menacée. Quand on le dit, les thuriféraires du régime de la Rupture ont tendance à jeter le tort à l’opposition.

Aujourd’hui, le chef de la Rupture dit vouloir laisser le pays dans la paix, comme il est venu le trouver. Ça ressemble à un mea culpa, une confession, une reconnaissance de la justesse des revendications de l’opposition depuis 2019.  Même la première révision du Code électoral n’a pas résolu tous les problèmes. Souvenez-vous que quand le Code électoral a mis à rudes épreuves l’intérêts des partis siamois se réclamant du chef de l’Etat, il a été procédé à sa révision en urgence, en plein processus d’installation des maires. C’était la reconnaissance implicite des revendications de l’opposition en 2019.

La seconde, qui fait objet de discussions actuellement, est une injonction de la Cour constitutionnelle. Elle était saisie par un citoyen qui trouve complexe le parrainage pour la Présidentielle de 2026, étant donné que certains députés actuels ne seront pas élus en 2026 et ceux qui seront élus en 2026 ne seraient pas installés avant la clôture du dépôt des dossiers pour la Présidentielle. La pertinence de cet argumentaire suffit pour amener n’importa quel parti, représenté ou pas au Parlement, à vouloir d’une révision du Code électoral. Le parti d’opposition a donc marqué son accord. « Pour notre part, nous avons marqué notre accord pour le consensus national puisque c’est tout le temps ce que le parti a voulu. Nous marquons notre accord puisque ce sont les exclusions répétées qui ont entraîné tous les conflits observés.

Car pour les lois du genre, l’habitude était d’ouvrir le débat à toute la classe politique. D’autant plus que ce code va régir également les autres partis non présents au parlement. Nous avons informé le Chef que toutes les lois en l’occurrence celles électorales reconnaissent aux partis le droit et le devoir d’animer la vie politique », a laissé entendre Nouréni Atchadé.

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