Fin décembre 2023, j’ai suivi avec pitié un groupe d’anciens parlementaires de la Mouvance emboucher la trompette de leur patron dans le seul but de vitrioler, à travers une conférence de presse, la gouvernance de l’ancien chef de l’État, le très respecté Yayi Boni. C’était également l’occasion pour certains d’entre eux de marteler que de son exil pour le fauteuil présidentiel, Patrice Talon n’a été demandeur d’un quelconque pardon à son prédécesseur.
D’entrée, il faut souligner que le dénominateur commun des conférenciers en question, est que, dans la quasi-totalité, ce sont des anciens députés qui n’ont pas été reconduits. Soit parce que non positionnés sur les listes, soit positionnés mais non réélus. Et si dans le lot certains ont eu la chance d’être vite repêchés et recasés, d’autres continuent d’espérer la bouée de sauvetage. Peut-être que ces sorties médiatiques piteuses, faites malgré soi, et donc teintées d’hypocrisie finiront par toucher le cœur de celui pour qui on se rend si tristement célèbre pour une nomination comme récompense en retour. J’ai eu honte à la place de ces acteurs qui s’érigent aujourd’hui en pourfendeurs de la gestion du président Yayi Boni et en donneurs de leçons alors qu’ils y ont, d’une manière ou d’une autre, participé. Aussi, oublient-ils que les actuels princes auxquels ils font allégeance ne peuvent être aussi facilement dédouanés de la gouvernance passée, tout au moins sur sept années sur les dix.
Le second point de ma Tribune est consacré à l’ancienne députée Sèdami Mèdégan Fagla qui, à l’ère du Bénin révélé, s’est effectivement révélée aux Béninois avec l’accidentelle huitième législature monocolore. Elle était également à la conférence de presse. Dans son propos rapporté par des médias, elle s’en est vertement prise à l’ancien Garde des Sceaux Valentin Djènontin qu’elle a qualifié d’ »agent de santé devenu ministre de la Justice ». À l’analyse, »c’est l’hôpital qui se moque de la charité ». Mais, je reste convaincu que le cadre supérieur émérite en Management des Services Publiques ( Gestionnaire de centres sanitaires et hospitaliers) qu’il est, le ministre Djènontin ne descendra point au même pallier que l’enseignante de chimie organique et gestionnaire de portefeuilles de médicaments parachutée directrice d’un des prestigieux services du Parlement : l’Institut parlementaire du Bénin (Ipab). Monsieur le Ministre, chrétien fervent que vous êtes, je sais que pour vous le pardon ne saurait être considéré comme une faute.
Pardonnez donc à dame Sèdami Mèdégan Fagla même si certains pourraient vous dire pas question, en vous rappelant cette altercation qu’elle a eue, courant législatives de 2019, avec un fonctionnaire de police en plein exercice de sa mission républicaine ; ce qui a d’ailleurs valu à notre Sèdami nationale le tristement sobriquet » A nan payé djin wè » (menace proférée à l’agent de police). N’en tenez pas compte, Monsieur le ministre. Gardez votre calme légendaire et continuez de nourrir et d’éclairer le peuple béninois de vos riches contributions concernant notre nation commune.
Honorable Midofi Antonin Hounga
Député à l’Assemblée nationale,
Groupe parlementaire
Les Démocrates (opposition)