Les Députés ont doté le gouvernement béninois de son budget général de l’Etat depuis quelques jours par un vote de 82 pour et 27 contre. Il en est ainsi, depuis quelques années sous la Rupture. Mais malheureusement les secteurs vitaux et sensibles peinent à sentir dans la réalité, les milliards annoncés et votés par les députés car ils manquent pratiquement de tout. Dans l’Enseignement supérieur et la Santé, c’est le comble. Malgré le ‘’Social guidjooo’’ annoncé depuis 2021, la situation va de mal en pire.
Il n’est plus un secret pour personne que l’Enseignement supérieur est totalement délaissé par le gouvernement de la Rupture et le ministère de l’Enseignement supérieur se doit de jouer le rôle qui est le sien. S’il y a un secteur qui bat le record des réformes à l’ère de la Rupture, c’est bien le secteur de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Les syndicalistes des universités avaient dénombré plus d’une trentaine de réformes, une longue liste d’organes mis en place et qui n’ont rien amélioré. Le ministère comme les Rectorats n’ont aucun bilan à leur actif.
Il suffit de faire un tour dans les campus universitaires pour se rendre compte du calvaire que vivent les Enseignants, les Administratifs et les Etudiants. Ces derniers ne bénéficient plus du service transport depuis des lustres, le service de restauration est très limité, de l’hébergement, on ne parle plus. On se demande à quand le social dont le chef de l’État a fait la promesse depuis des lustres. C’est triste, et pourtant, les députés, n’ont pas manqué de jouer leur partition en mettant à la disposition du gouvernement de la Rupture les ressources nécessaires pour travailler.
Où sont aujourd’hui, les 1635 enseignants à recruter au profit des universités publiques annoncés par la ministre Odile Attanasso en décembre 2016 lors du lancement du PAG 2016-2021 ? Combien de salles de cours, d’amphithéâtres sont construits dans les universités publiques depuis 2016 ? Depuis 2019, combien d’enseignants sont recrutés au profit des universités publiques ? Combien de chercheurs sont recrutés au profit des centres de recherche du Bénin et notamment du CBRSI ? Quel est le budget annuel de la Recherche scientifique et de l’enseignement supérieur ? Quel bilan peut-on faire de la présence de la ministre Eléonore Yayi à la tête du MESRS ? Que se passe-t-il pour que les universités publiques végètent dans le dénuement total ? Quels problèmes des universités publiques la ministre Yayi Ladékan et son équipe ont-elles réglé depuis lors ?
Les effets d’annonce de recrutement d’Assistants à travers le FNAES ont déjà du plomb dans l’aile et plus personne n’en parle. Et en simple observateur, on est obligé de se demander comme les syndicalistes : que fait réellement la Ministre Eléonore Yayi au profit des universités publiques ? que fait réellement le Conseil National de l’Education (Cne) au profit du système éducatif béninois ? le gouvernement de la Rupture du Président Patrice Talon a-t-il choisi délibérément de ne rien faire au profit des universités publiques ? le gouvernement de la Rupture a-t-il choisi de ruiner de façon méthodique les efforts des universitaires ? le gouvernement de la Rupture a-t-il choisi de sacrifier la formation des cadres de demain? le gouvernement de la Rupture ne sait-il pas que les étudiants sont les cadres de demain, l’avenir du pays et qu’il faille bien les former?
Au même moment, le nombre des étudiants augmente dans toutes les universités publiques comme privées. Les reclassements des enseignants inscrits sur les différentes listes du CAMES sont presque oubliés, la formation des formateurs, la mise en formation des chercheurs pour faire leur thèse, les rappels, les avancements, la revalorisation des salaires des administratifs, l’amélioration des conditions de travail des étudiants, administratifs et enseignants sont jetés aux oubliettes.
Alors que fait-on vraiment avec les milliards du budget national mis à la disposition du secteur de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique ?
Prence Koffi