Même si l’article 72 de la Constitution du Bénin n’autorise pas qu’il y ait de débat au sein du Parlement à la suite du discours du président de la République sur l’état de la nation, chaque parlementaire est tout de même libre d’opiner sur ledit discours. Et c’est ce qu’a fait le député du Groupe parlementaire Les Démocrates (opposition), Midofi Antonin Hounga interpellé des médias.

 

« Le chef de l’État, je l’ai suivi, dans son discours sur l’état de la Nation devant la Représentation nationale, ce jeudi 21 décembre 2023. S’il faut résumer, le président Patrice Talon se comporte exactement comme un danseur qui s’apprécie lui-même, qui dit venez voir, je danse hyper bien, j’en suis fier.

Le président Talon, les 40 minutes qu’il a prises pour faire le tour d’horizon, s’est gargarisé de ses réalisations en lieu et place du peuple béninois pour qui il travaille normalement. À l’analyse, sa fierté réside même plus dans les classements et reconnaissances d’institutions financières internationales à l’endroit du Bénin, toutes choses qui ne reflètent pas souvent la réalité que vivent les Béninois à l’interne. Le constat qu’on peut aussi faire, les secteurs dans lesquels il se dit que ça marche où il prétend avoir de résultats, il s’y est attardé, mais n’a pas osé relever ses échecs alors qu’il avait promis le miracle aux concitoyens, en un quinquennat. Il faut dire au chef de l’État que l’enseignement ne se limite pas à la formation technique et professionnelle avec la construction de lycées techniques et à Sèmè-City dont on ne fait même pas le point au contribuable depuis sa création. L’enseignement, c’est également les Enseignants notamment ceux dits Aspirants, qui ne sont pas du tout contents de ce qu’est devenue l’école sous la gouvernance actuelle. Dans ces conditions, on est encore loin de renouer avec l’excellence contrairement à ce qu’avance le chef de l’État.

Pour ce qui est du vivre ensemble, puisque c’est ressorti dans ses propos, aucun vivre ensemble ne peut se faire avec des fils et filles du pays en prison ou en exil. C’est pourquoi nous continuons de croire que la libération de Madame Reckya Madougou, du professeur Joël Aivo et le retour au bercail de nos compatriotes comme Komi Koutché, Sébastien Ajavon, Valentin Djènontin, Léhady Soglo, Fatouma Djribril Amadou et bien d’autres va renforcer ce vivre ensemble. Et c’est le président de la République qui a la clé.

Enfin, je ne peux que me réjouir de la nouvelle posture de notre président, qui sans doute, avec le temps, a compris que le Niger est un État souverain qu’on ne peut menacer comme cela avait été fait aux premières heures du coup d’État. Certes, il faut condamner les putschs dans une démocratie, mais le Bénin n’est pas le seul État membre de la Cedeao. Il suffit de bien observer l’attitude des autres pays qui nous entourent dans cette crise. Nous n’avons pas le droit de jeter le bébé avec l’eau du bain puisque, in fine, ce sont les pauvres populations qui souffrent. Il semble que la Cedeao et certains chefs d’Etat sont en train de le comprendre ».

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