La liste des victimes des accidents de circulation survenus dans le Littoral et ayant été évacuées dans une clinique dans l’Atlantique, loin des lieux des sinistres, s’est curieusement élargie en un temps record avec à la clef des faits accablants que la hiérarchie des sapeurs-pompiers doit élucider à tout prix. Une commission d’enquête serait la bienvenue pour situer les responsabilités.

 

 Pour des accidents enregistrés dans la ville de Cotonou et dont les victimes sont systématiquement évacuées à des dizaines de kilomètres dans la commune d’Abomey-Calavi, comment ne pas chercher à comprendre les raisons de ce choix, comme l’a fait le préfet du Littoral Alain Sourou Orounla. Sachant qu’il intervient lui-même pour que les victimes soient prises en compte par les hôpitaux publics de référence et par certaines cliniques du Littoral en cas de difficulté pour les accueillir, le préfet s’est indigné contre l’attitude des sapeurs-pompiers. Pour en savoir un peu plus, il a demandé des comptes au Commandant de compagnie du groupement des sapeurs-pompiers du Littoral, que nous avons contacté lors de nos investigations. Tout en acceptant nous recevoir dans la courtoisie et déférence, le capitaine Nassara Alban n’a pas comblé nos attentes.

Il déclare n’avoir reçu aucune instruction de sa hiérarchie pour répondre à nos préoccupations. Malgré nos multiples relances, il est resté de marbre. Depuis que ce dossier a éclaté, c’est la loi du silence. Pourtant, il est nécessaire de situer les responsabilités pour comprendre les motivations des évacuations des sinistrés des accidents de circulation à la clinique (DD), située sur la route de Pk 14, dans le département de l’Atlantique. Que l’on soit saisi de compassion ou pas pour des sinistrés évacués dans cette clinique dont certains se sont plaints à la hiérarchie des sapeurs-pompiers, on doit œuvrer pour que la lumière soit faite sur des faits accablants provenant des victimes et de nos investigations.

L’un des résultats de nos investigations est que la clinique en question, bien qu’autorisée à exercer, n’a reçu aucun agrément pour recevoir des urgences, donc des victimes des accidents car ne disposant pas de dispositif technique approprié. Dans la pratique, après une longue distance des sinistrés déposés dans ledit centre, ils reçoivent les premiers soins, puis sont référencées dans les hôpitaux appropriés. Certains sinistrés rencontrés et traînant encore de graves séquelles, indiquent qu’ils ont été évacués contre leur gré dans cette clinique par les secours, alors qu’à leur arrivée sur le lieu du sinistre, ils les ont priés de les conduire dans un hôpital de référence, comme les hôpitaux de zone.

Une série de faits accablants suscitent de sérieuses interrogations que seule une enquête peut élucider. Certains dossiers sont connus de l’Etat major général de l’Armée de terre. Sur une longue série d’évacuations des lieux des sinistres à Cotonou à la clinique dans la commune d’Abomey-Calavi, quelles sont les différentes équipes déployées ? De qui ont-elles reçu l’ordre de conduire les sinistrés dans cette clinique ? Qui est habileté à donner l’ordre pour conduire un sinistré dans un hôpital adéquat ? Renseigner l’opinion sur entre autres préoccupations permettra d’établir les responsabilités et les implications que beaucoup soupçonnent. Le préfet doit aller plus loin pour qu’on y arrive.

M.M

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