L’activiste sénégalais des droits humains Alioune Tine s’insurge contre les derniers propos du président béninois Patrice Talon. Lundi 27 novembre dernier, lors d’une rencontre avec le principal parti d’opposition au Bénin, Patrice Talon a laissé entendre qu’il ne comptait pas gracier l’opposante béninoise Reckya Madougou et qu’il ne soutiendrait pas le vote d’une loi d’amnistie en sa faveur.

Ces propos ont fait réagir l’ancien Directeur d’Amnesty international pour l’Afrique de l’ouest et le centre, le sénégalais Alioune Tine. Sur le réseau social X (Twitter), Alioune Tine laisse entendre que la libération de Reckya Madougou ne devrait même pas faire objet de débat. « La libération de Rekya ne devrait même pas faire l’objet de débat. Sa détention est arbitraire et heurte la conscience des défenseurs des droits humains et des citoyens de la Cedeao que nous sommes », a-t-il twitté. Mais il ne s’est pas arrêté là. Dans un autre poste, fait le 03 décembre dernier, Alioune Tine revient à la charge. « Il est temps de libérer Reckya Madougou et Joël Aïvo, des opposants dont le seul crime est d’être candidats à la Présidentielle de la République. La réputation du Bénin, qui a inauguré les conférences nationales, en prend un bon coup », a poursuivi Alioune Tine, considéré comme l’un des plus grands architectes de la paix et de la démocratie en Afrique.

Les prises de position du Sénégalais interviennent dans un contexte où la rencontre entre le président béninois Patrice Talon et son prédécesseur Boni Yayi a nourri beaucoup d’espoir. Mais le parti d’opposition Les Démocrates, avec à sa tête l’ancien président Boni Yayi, n’a obtenu qu’une promesse de libération des jeunes arrêtés après les violences post-électorales de 2019 et 2021. Le chef de l’Etat béninois s’est montré intransigeant sur la question de la libération de l’opposante Reckya Madougou, qui a bouclé 1000 jours de détention le jeudi 30 novembre dernier. Elle avait été condamnée à 20 ans de prison. Quant à l’opposant Joël Aïvo, cela fait exactement 2 ans qu’il a été condamné à 10 ans de prison.

Depuis, des voix s’élèvent de partout pour demander la libération de ces opposants au régime de Cotonou, candidats recalés à la présidentielle de 2021. Pour l’activiste sénégalais des droits humains, Alioune Tine, le maintien en détention de ces opposants heurte la conscience des défenseurs des droits humains et des citoyens de la Cedeao. Selon lui, il est temps que Reckya Madougou recouvre la liberté car, sa détention est une tâche noire dans l’histoire démocratique du Bénin, pays pourtant considéré comme le berceau de la démocratie en Afrique.

 

M.M

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