Dans le Nouveau Testament de la Bible, Pierre demanda : « Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu’il péchera contre moi ? Sera-ce jusqu’à sept fois ? » …Or Jésus lui répondit : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. »
Une attitude qui gagnerait à être cultivée en politique. Une exhortation à l’endroit de tout cet univers. Le pardon qui est une valeur essentielle dans la vie en général, doit l’être également dans le cadre politique surtout pour notre nation en construction. Cet appel ne vise pas en particulier un bord, d’autant que les ténors qui se trouvent en prises sont de très vieilles connaissances, malheureusement pour nous.
En début de semaine, le président de la République a rencontré son prédécesseur. Aux sorties de cette rencontre, il est apparu qu’au menu des discussions figuraient, entre autres, la libération des prisonniers politiques et le retour des exilés. Si pour le retour des exilés les choses ne présagent rien de bon, la certitude est que Reckya Madougou ne sera pas graciée par le Président Patrice Talon. Ce dernier l’a dit de façon très claire. Il n’envisagerait pas la laisser bénéficier de sa grâce. D’autres questions ont été également abordées au cours de la rencontre, mais pour l’impression, aucune d’entre elles ne semble avoir connu une avancée positive à l’issue de la rencontre. C’est à se demander si la rencontre avait été utile, sinon que de creuser davantage le fossé qui existe entre l’opposition et Patrice Talon. Pour tout dire, il n’eut avant-hier aucune concession, aucun os jeté, sinon qu’une apparente cuisante défaite infligée par le locataire actuel de la Marina à son prédécesseur et ses troupes. Car en politique une défaite temporelle peut devenir un avantage historique.
Ce qui nous intéresse nous, c’est de savoir le rôle du pardon dans la politique béninoise. Sur le sujet, le Président Patrice Talon semble catégoriquement opposé à l’idée d’offrir le sien à ceux qui ont été condamnés officiellement pour des faits de ‘’terrorismes’’.
C’est en cela qu’il rejette l’idée d’une grâce à Reckya et compagnies. Partant du principe que la grâce est une prérogative exclusive que la Constitution confère au Chef de l’Etat, on en est réduit à souhaiter que le président de la République revienne, un jour, plus favorable sur sa décision. Pour l’instant, nous pouvons juste constater les erreurs nombreuses qui ont émaillé le processus de négociation qui a abouti à ce résultat peu glorieux du chef de l’opposition et de ses troupes. On en vient immanquablement à se demander si l’audience avait été préparée par les équipes de l’ex Président Boni Yayi.
Nous sommes tentés de répondre par la négative et d’en conclure que les précédentes rencontres avec le chef de l’Etat n’ont servi de rien à ceux qui sont allés à sa rencontre l’autre jour. Ils y sont allés un peu comme on va à une balade entre copains, voir un ami. Patrice Talon n’est pas ‘’l’ami de quelqu’un’’, il est celui dont on doit incliner le cœur, celui qu’on doit convaincre pour obtenir ce qu’on souhaite. Et même si on pense qu’il avait lui-même, bénéficié de la faveur de Boni Yayi en son temps. Patrice Talon, Président , n’est pas prêt à lâcher un iota de pouce s’il ne se trouve obligé de le faire, c’est dans sa nature d’homme d’affaires.
Maintenant, revenons à la notion de ‘’Grâce’’, dans le cas d’espèce, Présidentielle ; la parole de Dieu déclare que la Grâce est une faveur imméritée. Nous pouvons, pour nous qui croyons en la toute-puissance de Dieu sur toute chose, dire que Reckya et compagnies peuvent toujours l’obtenir même si cela semble aujourd’hui compliqué. Rien n’est perdu avec Dieu.
TCHIAKPE Eric – Ecrivain