Ce mardi 14 novembre 2023 s’ouvre au Bénin Royal à Cotonou, un forum national intitulé « Espaces multi-acteurs de dialogue et système d’alerte sur les politiques et la gouvernance foncière au Bénin : renforcer les synergies d’intervention équitables et inclusives ». Soutenus par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), les travaux qui sont prévus sur deux jours, devront aboutir à la mise en place d’un cadre de concertation ou d’animation de la politique foncière nationale à travers le développement d’un espace inclusif de dialogue entre toutes les parties-prenantes, autour des événements et phénomènes liés au foncier survenant sur toute l’étendue du territoire béninois.

 

De la conférence de presse tenue ce lundi 13 novembre à la représentation de la Fao à Cotonou, il ressort que le présent forum fait suite à un autre organisé en mai 2022 sur la gouvernance foncière, par des organisations telles que : la Plateforme nationale des organisations paysannes et de producteurs agricoles du Bénin (Pnoppa), Synergie Paysanne, l’Association nationale des organisations professionnelles d’éleveurs et de ruminants (Anoper) et le Cercle béninois pour l’environnement et le développement économique et social (Cebedes-Xudodo), en partenariat avec le comité technique « Foncier & Développement » (Ctfd). « (…) les acteurs se sont concertés en 2022 autour des différentes problématiques sur quelques éléments essentiels : l’accès au foncier agricole, partage des ressources agropastorales, l’accès des femmes au foncier, la mise en œuvre des institutions d’opérationnalisation de la loi sur le domaine et le foncier.

A l’issue de ces échanges portés par la Pnoppa, l’Anoper, le Cebedes, le Lares et des laboratoires d’universités, il a été retenu que nous devrions travailler vers la mise en place d’un cadre de concertation des acteurs du foncier », a rappelé le Professeur Roch Mongbo, Directeur honoraire Cebedes-Xudodo et Directeur du laboratoire LADyD de l’Université d’Abomey-Calavi. « L’atelier vise à mettre sur les rampes de lancement ce cadre de concertation que nous avons dénommé ‘’Espace Multi-acteurs de dialogue sur les politiques foncières et la gouvernance foncière’’.

Nous avons ajouté à ça ‘’Plateforme Alerte-foncier’’. ’Plateforme Alerte-foncier parce qu’il y a des événements, des crises qui surviennent en matière foncière et on les apprend par des canaux divers et variés, peut-être parfois des rumeurs. L’objet ici c’est d’avoir une structure formalisée qui collecte ces événements et qui en débatte », explique-t-il. Le cadre de concertation multi-acteurs qui va naître ne fonctionnera donc pas sur la base de rumeurs mais plutôt sur des données probantes collectées sur le terrain. « Avec l’appui de nos partenaires, il y a une quinzaine de Masters qui ont travaillé sur les terrains du sud Bénin, du centre et du Nord.

Il y a également des docteurs qui ont accompagné pour travailler sur les changements qui ont cours actuellement dans les moyens d’existence des exploitations agricoles familiales, sur les expériences de gestion partagée des ressources agropastorales à Bantè, à Banikoara, Pehunco ; transformation dans les activités agricoles et la sécurité alimentaire quand il y a une forte pression sur les ressources foncières dans le sud Bénin. Il y aura les présentations des données de ces recherches et des discussions maintenant autour des résultats de ces recherches, et de là déduire quelle serait la matière du cadre de concertation, quel sera son mode opératoire dans la longue durée pour maintenir cette discipline d’avoir des données probantes avec lesquelles on délibère », renchérit le professeur Mongbo. Pour le Secrétaire permanent de la Pnoppa, Dr. Bernadin Toto, le foncier constitue un enjeu pour l’ensemble de la population béninoise, car souligne-t-il, « de plus en plus il y a des questions liées aux conflits entre agriculteurs et éleveurs, le gouvernement central a aussi des projets à mettre en place mais se trouve également confronté à des questions d’accès au foncier pour pouvoir développer ces projets ; le foncier est un élément qui divise aussi beaucoup de familles ». L’objectif de la plateforme, c’est de contribuer à juguler ces problèmes.

Une « initiative très salutaire », aux dires du Représentant résident de la Fao, Isaias Angue Obama, qui a remercié les organisateurs. « Sans foncier on ne peut parler de la sécurité alimentaire, de l’agriculture (…). Le foncier c’est comme la route qui est utilisée par les camions, les taxis, les motos, les vélos. Il faut que de temps en temps tous ces utilisateurs se rendent compte pour discuter, échanger des problèmes et des avantages que représente cette chose qu’ils utilisent. La Fao appuie effectivement cette initiative dans la mesure de nos possibilités parce que nous travaillons sur le foncier, nous travaillons avec ceux qui ont les idées, des initiatives pour améliorer l’utilisation, établir les normatifs dans l’utilisation de ce foncier », a fait savoir le Représentant résident de la Fao.

Il faut dire qu’un peu moins de 100 participants, tous des acteurs concernés par la gouvernance foncière aux niveaux communal et national sont attendus à cet atelier. Il s’agit entre autres des représentants du gouvernement notamment le ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, l’Agence nationale du domaine et du foncier (Andf), les collectivités territoriales avec l’Association nationale des communes du Bénin (Ancb), les professionnels utilisateurs ou exploitants du foncier, des organisations de la société civile qui s’intéressent à l’accès au foncier, des Ongs d’appui au développement, des universitaires, des chercheurs.

 

JB

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