Victor S. Boko (photo), Administrateur électoral et Président de l’Ong Service National de Développement du Bénin (Sndb) a été reçu en interview le 15 septembre sur Radio Maranatha à Cotonou. C’était dans le cadre de la journée internationale de la démocratie, édition 2023. Il a profité pour parler d’une activité prévue par l’organisation qu’il préside. Il s’agit du lancement d’une campagne « Culture démocratique et développement harmonieux des nations africaines : Halte aux coups d’Etat ». Lire l’interview pour en savoir davantage.
Comment définissez-vous la démocratie, et quelles sont les caractéristiques essentielles d’un système démocratique efficace dans le monde d’aujourd’hui ?
Merci pour cette opportunité que vous nous accordez. Nous pouvons définir la démocratie le plus simplement possible comme un système politique dans lequel la souveraineté appartient au peuple et ce peuple l’exerce soit de façon directe, de façon Indirecte ou représentative ou encore de façon semi- directe. Cette démocratie suppose l’existence d’un état de droit, admet la séparation des pouvoirs. Dans la forme c’est trois : le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire. Elle suppose également des élections de manière périodique avec généralement pour principe un (1) citoyen égal une voix pour assurer l’égalité politique. La démocratie admet également la recherche de l’intérêt général, l’égalité des droits ou égalité face à la loi. Elle contribue à la garantie des libertés fondamentales.
Quels sont les principaux défis auxquels sont confrontées les démocraties à l’échelle mondiale en ce moment, et comment pouvons-nous les surmonter pour renforcer la démocratie ?
Le principal défi est celui de l’instrumentalisation démocratique. C’est de savoir que sous le vocable de la démocratie, on en vienne à s’écarter de l’intérêt général ; on en vienne à réduire l’égalité des droits ; à remettre en cause les libertés ; ou encore qu’on en vienne pratiquement à une confiscation du pouvoir et donc enlever au peuple, à ce même peuple, au nom de qui cette démocratie s’exerce toute forme d’expression.
La participation citoyenne est un pilier de la démocratie. Pouvez-vous expliquer pourquoi la participation active des citoyens est cruciale, et quelles sont les méthodes modernes pour encourager cette participation ?
La participation citoyenne n’est pas seulement un pilier de la démocratie. La participation citoyenne est un facteur de démocratie durable. Cela suppose que les actions que nous menons aujourd’hui contribueront à renforcer la démocratie. Connaitre le rôle de l’Etat, connaitre le rôle du simple citoyen que nous sommes, c’est participer au renforcement des pratiques démocratiques. Cela y va de l’éducation civique. Cela y va de la formation civique. Il faut aller vers l’engagement associatif ; dans les syndicats, dans les groupes organisés, dans les partis politiques, dans les courants de pensées. On pourrait s’affirmer comme étant un conseiller municipal. Autant de canaux pour éclore, renforcer et militer pour la cause démocratique.
Les médias jouent un rôle important dans une société démocratique. Comment pouvons-nous garantir une information libre et équilibrée dans un monde où les médias sociaux et la désinformation sont préoccupants ?
Garantir une information libre suppose la liberté de la presse, oui ! Au Bénin il faut le dire, nous avons déjà dépassé cette étape de la libéralisation de la presse. Garantir une information libre suppose également la diversification des sources d’information mais aussi et surtout la disponibilité et l’accessibilité à l’information.
Les élections sont un élément central de la démocratie. Quelles sont les meilleures pratiques pour assurer des élections libres et équitables, et comment faire face aux défis liés à la sécurité électorale et à la protection des droits de l’homme ?
Les élections restent un mécanisme privilégié démocratiquement admis pour accéder au pouvoir. Il va s’en dire que la sincérité du choix de l’électeur doit être garantie. Les pratiques sont connues. Généralement, c’est une bonne loi électorale qui encadre l’action ; des institutions qui jouent convenablement leur partition ; le recours aux chemins légaux pour les contentieux électoraux et privilégier la paix en toute circonstance.
Selon vous, quelle est la température actuelle de la démocratie béninoise ?
Ecoutez ! Autant le dire, le Bénin n’a pas mal à la démocratie. Nos lois électorales répondent d’un actif démocratique certains ; d’une volonté de joutes électorales pacifiées et puis au Bénin les élections se déroulent à bonne date. Le Bénin c’est aussi une grande liberté d’expression. Reste que, la démocratie est une continuité d’actions pour préserver davantage la paix. Et en cela, il faut inviter justement les décideurs à la prise d’initiatives ; à poser des actes qui tendent à conforter véritablement cet acquis démocratique et à nous propulser en avant.
Que prévoyez-vous en tant que ONG comme activité en cette journée dédiée à la démocratie au plan mondial ?
Notre organisation, le Service national de développement du Bénin dans le cadre de l’édition 2023 de la journée internationale de la démocratie lance la campagne Culture démocratique et développement harmonieux des nations africaines : Halte aux coups d’Etat.
En fait c’est une sensibilisation des populations et groupes cibles sur la dangerosité des coups d’Etat et leur conséquence sur le développement harmonieux des pays. Il nous revient donc à : – Analyser les facteurs politiques, sociaux et économiques qui contribuent au risque de coups d’État dans nos régions, – de Sensibiliser les dirigeants à l’importance de la préservation de la démocratie et de la prévention des coups d’État ; – promouvoir la responsabilité des dirigeants dans la protection des institutions démocratiques ; -Encourager justement les dirigeants à engager des dialogues avec la société civile et d’autres acteurs pour renforcer la démocratie.
Propos transcrits par M.M
