Dans la soirée du jeudi 14 septembre 2023 au Chant d’oiseau à Cotonou, les invités de l’Institut des artisans de justice et de paix du Chant d’Oiseau (Iajp_CO), en cercles de réflexion et en plénière se sont penchés sur le thème : « Promotion d’une démocratie au service du développement humain : une question des droits de l’homme ». En attendant le symposium de fin d’année, cette troisième activité vient mettre un terme aux rendez-vous scientifiques trimestriels et thématiques initiés par l’Institut, pour le compte de cette année, autour du thème annuel intitulé ‘’Promouvoir une démocratie au service du développement dans le respect des droits humains et la consolidation de la paix’’.

 

  Après la phase de la Conférence, au premier trimestre autour du thème ‘’La question de la prévention des crises post électorales’’ ; la phase du Débat au deuxième trimestre sur ‘’La démocratie : valeur humaine et consolidation de la paix’’, l’Iajp a tenu le pari du troisième trimestre de l’année à travers des Cercles de réflexion qui se sont appesantis sur ‘’La promotion d’une démocratie au service du développement humain’’. Pour ce dernier acte de cette expérience ou ‘’marche intellectuelle’’ initiée pour cette année 2023 par l’Iajp, les groupes de réflexion ont été présidés, jeudi dernier, par les Professeurs titulaires à l’Université d’Abomey-Calavi, Maxime da Cruz (Recteur honoraire) ; Hygin Kakaï et Monique Ouassa Kouaro. Après présentation du rapport des réflexions par chacun des trois groupes, les échanges plus larges ont été menés en plénière.

De la synthèse qu’on peut faire, pour une démocratie au service du développement humain il faudra, entre autres, travailler à corriger les fragilités de la démocratie ; construire une société davantage communautaire, collégiale autour des valeurs qui portent l’homme à se tourner vers son frère et sa sœur africain et de l’Occident ; investir dans l’éducation sans faire de calcul d’épicier, avec des choix de société qui passent par des projets de société qui doivent être consensuels ; prendre en compte les langues nationales ; procéder à des élections transparentes, inclusives ; créer des cadres d’expression communautaires à la base, et des cadres nationaux de dialogue ; faciliter la tolérance à la contradiction pour favoriser l’émergence d’opinions diverses pour une démocratie participative et inclusive qui place l’homme au centre. Dans son intervention, le professeur Higyn Kakaï conférencier principal a fait observer qu’il y a deux types de démocratie : celle minimaliste, qui se réduit à l’organisation des élections, qualifiée encore de démocratie électorale puis la démocratie maximaliste qui va au-delà des élections et prend en compte les droits économiques et socioculturels.

Selon lui, si on s’en tient à ce concept, on peut retenir deux paradigmes des droits de l’homme, à savoir un paradigme classique avec les droits de la première génération que sont les droits civils et politiques ; les droits de la deuxième génération, c’est-à-dire les droits socioéconomiques et culturels, et les droits de la troisième génération qui se focalisent sur le droit à l’environnement et le droit au développement. « Mais si on veut dépasser ce paradigme classique, on peut retenir un paradigme Onusien selon lequel les droits de l’homme renvoient à trois réalités, c’est-à-dire la réalisation des droits, la réparation et la protection.

Au-delà des droits civilo politiques, les droits économiques et socioculturels voire les droits de la troisième génération, le paradigme Onusien met l’accent sur le fait que les droits doivent être protégés, les droits doivent être réalisés et les droits doivent être réparés. Je pense que ce paradigme Onusien est au cœur de la thématique de ce soir où il est question de faire une promotion de la démocratie dans un contexte participatif afin d’aboutir à un développement humain », conclut l’universitaire. Somme toute, une soirée féconde en réflexions qui s’est achevée sur une note de satisfaction. Pour le Père Eric Arnaud Aguénounon, Directeur de l’Iajp, cette nouvelle expérience qui est à sa première édition est une réussite au regard de la mobilisation, de l’intérêt suscité et des retours positifs générés par les débats post activités. D’où, pour boucler en beauté ces neuf mois d’activités, il a remercié et félicité tous ces hommes de sciences et autres invités qui ont accompagné cette marche intellectuelle. Il faut préciser que l’Iajp a organisé ces activités de réflexion scientifique en collaboration avec Coris Bank international Bénin.

 

JB

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