Sur le terrain, dans le cadre de l’opération Mirador mise en œuvre par les forces armées béninoises en vue de contenir la menace terroriste dans le Nord du Bénin, les soldats déployés assument la mission dans des conditions difficiles. Ils bravent toutes sortes d’intempéries, de jour comme de nuit, dans des zones pour la plupart non viabilisées où l’autorité de l’Etat a été tout le temps absente, profitant aux terroristes. Depuis peu, la donne a changé.
Les forces de défense et de sécurité ont conquis ces territoires autrefois abandonnés et les contrôlent grâce à la stratégie de maillage mise en place. Une fois ces zones investies, il ne s’agira plus de replier, selon les informations reçues de la hiérarchie militaire. Pour accompagner cette dynamique, le gouvernement béninois, conscient de ce que les soldats ont besoin d’un minimum de confort pour mener à bien cette lutte, n’a pas lésiné sur les moyens. Du matériel et des équipements pour appuyer les troupes, aussi bien au sol qu’en l’air, ont été acquis. « Egalement, des infrastructures sont en train d’être construites », renseigne le Colonel Faïzou Gomina, commandant théâtre de l’opération Mirador. Du constat fait sur place, dans le cadre de notre descente sur différentes positions de l’opération, les infrastructures en question sont en matériaux définitifs. Dans le jargon approprié, ce sont des Bases opérationnelles avancées (Boa) auxquelles sont rattachées des Points avancés fortifiés (Paf). De véritables forteresses imprenables, comme les qualifient certaines langues.
De Batia, à Porga en passant par Arly la zone ceinturant le Parc Pendjari dans le département de l’Atacora, les chantiers sont presque achevés. « Les Bases opérationnelles avancées, l’idée derrière la création, c’est de mettre les troupes, les soldats dans un maximum de confort. Ils combattent régulièrement sur le terrain dans des conditions parfois très difficiles. A certains moments, il faut qu’ils puissent se retirer du front et venir se reconditionner dans des endroits qui offrent de meilleures commodités », explique le Lieutenant-Colonel Raouf Assouma, commandant le Groupement tactique interarmes du fuseau Ouest/opération Mirador. « la nécessité d’avoir du personnel sur le terrain et tout le long des frontières était indispensable qu’il fallait créer ces Bases. Ces Bases opérationnelles avancées sont en quelque sorte des mini camps. Il y a tout ce qu’il faut pour les hommes. C’est au bas mot pour une compagnie, une compagnie renforcée (au moins 200 hommes, NDLR) », complète le Lieutenant-Colonel Mathieu Hessou, commandant théâtre adjoint de ‘’Mirador’’.
Les Paf…
Il poursuit ses explications : « En dehors de ça, il y a les Postes avancés fortifiés qui sont rattachés aux Bases opérationnelles. Ce sont des mini mini-camps, si je peux m’exprimer ainsi, pour une capacité d’une section renforcée. Donc quand les soldats viennent ici se ravitailler, ils vont au niveau de leur poste pour pouvoir continuer leur mission de sécurité, leur mission de protection du territoire ». Le Lieutenant-Colonel Raouf Assouma d’ajouter : « le travail n’est pas aisé. Et c’est ce pourquoi on est en train de construire ce Paf imprenable, plus petit que les Boa. Lui, c’est en miniature donc c’est pour un détachement d’une quarantaine de personnes. Et ça offre un minimum de confort. Lorsque les gens vont passer deux semaines ici, ils peuvent se retirer, se reposer, être couverts, mieux se soigner. Il y en a un peu partout (…). Ça veut dire que l’Etat béninois pense au confort de ses hommes qui sont sur le terrain, qui travaillent tout le temps pour protéger la population, qui défendent la nation. C’est aussi notre rôle ».
Composition d’une BOA
De la présentation faite, l’infrastructure est constituée, entre autres, de : poste de police, local administratif, bureaux, dortoirs officiers, dortoirs, sous-officiers, douches, parking, place d’armes, terrains de basketball et de Volleyball, château d’eau, Groupe électrogène, champ photovoltaïque, la clôture réalisée en gabion de 3m de hauteur avec des barbelés pour la sécurité.
Jacques BOCO