La production de charbon de bois sans dégradation des forêts est rendue possible grâce au Projet de Renforcement de la résilience du secteur de l’énergie aux impacts du changement climatique au Bénin (Pana Energie). Des charbonniers ont été formés aux technologies innovantes de carbonisation permettant d’obtenir davantage de charbon avec moins de bois.

 

Des bois soigneusement empilés viennent d’être mis à feu. La température augmente rapidement, ce qui permet de carboniser des bois de grande dimension tout en raccourcissant la durée du cycle de carbonisation. Cette technologie dénommée la meule casamançaise Grand Volume, promue par le Pana Energie, a la réputation de consommer moins de bois pour fournir beaucoup de charbon. « Dès que le processus de carbonisation arrive à terme, j’obtiens de gros morceaux de charbon lourds.

Et la quantité dépasse largement ce que j’obtenais avec la pratique traditionnelle. Il produit du vinaigre de bois (acide pyroligneux) que je commercialise », fait savoir Michel Adida, l’un des 20 charbonniers formés à Ouèssè dans le cadre du projet. En réalité, le charbon de bois reste fortement consommé au Bénin pour les besoins de cuisson et de chauffage. Des communautés s’investissent à en produire, mais avec un processus caractérisé par un faible rendement. De nouvelles technologies ont été donc identifiées par ce projet, mis en œuvre par le Gouvernement du Bénin avec l’appui du Fonds pour l’Environnement Mondial (Fem) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud).

Pana Energie vise à réduire la vulnérabilité des populations aux conséquences des changements climatiques en leur offrant un meilleur accès à des sources d’énergies renouvelables et en protégeant les ressources forestières. Des centaines de charbonniers ont été formés dans six localités à ces technologies, qui incluent la « Meule Casamançaise Grand Volume », le « Green Mad Dôme Retort (Gmdr) » et la « fabrication de charbon vert à base de résidus agricoles ». « Le taux de transformation du bois en charbon par les pratiques traditionnelles est très faible, de l’ordre de 10 à 20 % au maximum. Mais avec les nouvelles pratiques de carbonisation introduites par Pana Énergie a formé, le taux de conversion est plus amélioré », explique le conservateur principal Rémi Hefoumè, directeur général des Eaux, Forêts et Chasse.

Le « Green Mad Dôme Retort (Gmdr) » et « La fabrication de charbon vert à base de résidus agricoles » sont tout aussi bénéfiques que la Meule Casamançaise Grand Volume. Josué Kpadonou, fabricant de charbon à Kolobi, dans la commune de Djidja, en a fait l’expérience et s’en est approprié. « Avec ces nouvelles technologies, le bois se carbonise très vite en trois jours au plus. Je brûlais jusqu’à 10 arbres pour trois sacs de charbons seulement. Mais maintenant, avec trois bois au plus, j’ai la même quantité de charbon », témoigne Josué.

L’introduction de ces technologies par PANA Energie réduit significativement la pression sur les forêts. En obtenant davantage de charbon avec moins de bois, les charbonniers contribuent à préserver la biodiversité et à avancer vers la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) 12, 13 et 15.

 

Aziz BADAROU

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