Récentes déclarations du président de l’Ong Alcrer: Martin Assogba plus politique qu’acteur de la société civile ?

1 059

Get real time updates directly on you device, subscribe now.

Ardent défenseur des libertés fondamentales et des droits de l’homme, Martin Assogba a marqué l’histoire à travers ses nombreuses luttes pour la préservation des acquis démocratiques, la transparence de la gouvernance au sommet de l’Etat. Mais, les récentes déclarations du président de l’Ong Alcrer suscitent moult interrogations. Martin Assogba demeure-t-il toujours acteur de la société civile ou s’agit-il d’une réorientation de son combat ? 

 

Mué dans un long silence depuis l’avènement de la Rupture notamment depuis sa nomination au Conseil de régulation des marchés publics en janvier 2017, Martin Assogba, président de l’Ong Alcrer avait finalement justifié son silence par le fait qu’il n’y a plus tellement de la matière à dénoncer comme au temps des régimes passés. «La gouvernance d’aujourd’hui est nettement meilleure que celle catastrophique que je dénonçais», a défendu le président de l’Ong-Alcrer dans l’émission « 90mn pour convaincre », dimanche 15 décembre 2019. Alors que plusieurs organisations de la société civile ainsi que les magistrats dénoncent, à travers la création de la Criet, des dispositions attentatoires aux fondamentaux de la justice notamment le principe du double degré de juridiction et de la séparation des pouvoirs, le président de l’Ong Alcrer s’en est plutôt réjouie.  « Nous avons une drôle de chance que le régime actuel, qui nous gère, a accepté notre cri de cœur par la mise en place d’un collège de magistrats qu’ils ont baptisés Criet », avait estimé Martin Assogba. Il faut, par ailleurs, préciser qu’une relecture de la loi sur la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) est finalement intervenue en 2020. Pour plusieurs observateurs, l’acteur de la société civile semble changer de discours dans sa lutte. L’homme n’a pas manqué d’être critiqué sur les réseaux sociaux. Cependant, sa position sur les lois électorales, dénoncées de part et d’autres, laisse perplexe plus d’un…

Martin Assogba défend le maintien du parrainage…

Alors que les organisations de la société civile dont Social Watch, Wanep-Bénin, Rifonga-Bénin, Changement social, Wildaf demandent la suppression du parrainage afin de garantir un scrutin « crédible, inclusif et transparent » au Bénin, le président de l’Ong Alcrer laisse entendre un autre écho. Pourtant considéré comme un obstacle à une élection inclusive, le parrainage devra être maintenu avec la possibilité que les candidatures de l’opposition soient portées par les partis proches du président de la République, défend Martin Assogba sur la radio Crystal news le 6 juillet 2020. Une position désapprouvée dans l’opinion publique. Il s’agit d’une illusion, selon Habib Ahandessi dans un audio relayé sur les réseaux sociaux. Selon le jeune acteur politique, demander aux partis politiques du président de la République de parrainer les candidats de l’opposition ressemble beaucoup plus à une farce qu’à la réalité.

Et l’homme ne démord pas…

Et à quelques mois de la présidentielle 2021, Martin Assogba, bien qu’il soit plus flexible, semble maintenir sa position. Invité de l’émission “Gros plan“ de ce dimanche, 29 novembre 2020, il a estimé que lesdites lois électorales, étant votées et promulguées, il revient à tous de s’y conformer. Et de s’en prendre aux partis de l’opposition qui ne perçoivent pas la nécessité d’un récépissé pour mener leur combat politique. “Les nouvelles lois exigent ça”, va-t-il lancer. Tout en étant pour l’application de la disposition sur le parrainage pour le compte de la présidentielle 2021, il préconise une ouverture pour éviter une élection exclusive. “Le parrainage doit être ouvert jusqu’aux opposants officiels. Ceux qui n’ont pas encore leurs récépissés sont des opposants; mais pas des opposants officiels”, a-t-il déclaré. Et de poursuivre « Je peux aller mieux pour dire, tous ceux qui se sentiraient capables, il faut qu’on puisse leur donner la possibilité d’aller se vendre aussi. S’ils ont les moyens financiers, qu’on leur donne la possibilité d’aller payer les 50 millions ». Des propos qui amènent à s’interroger sur la vraie casquette de Martin Assogba. Demeure-t-il toujours acteur de la société civile ou vire-t-il vers le terrain politique ? La question reste toute posée. Et plus important, l’homme a tenu des propos qui laissent davantage planer le doute. “Je vous le dire franchement, vous pourrez être d’accord, vous pourrez ne pas être d’accord, je vous dis franchement qu’il mérite un second mandat. Oui!! il le mérite, par rapport à ce que je vois, par rapport à l’œuvre, aux actes que le monsieur (Patrice Talon) a posé”, a déclaré Martin Assogba. La lutte ne sera peut-être plus la même !

 

M.M

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site utilise les cookies pour améliorer votre expérience. Êtes-vous d'accord ? Vous pourrez le désactiver à tout moment. Accepter Lire la suite