30 heures de cours et bivalence exigée aux aspirants: La preuve que le gouvernement ne veut pas recruter ?

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Malgré l’indignation et l’avalanche de réactions suscitées par l’augmentation des heures de cours des aspirants et l’obligation faite à eux, d’enseigner deux matières différentes, le gouvernement ne semble pas prêt de revenir sur sa décision. De la communication autour de la position des autorités compétentes aux justifications relayées par des médias locaux, tout laisse à croire que le gouvernement, bien que conscient du déficit d’enseignants, s’obstine à ne pas recruter…

 

 Les enseignants aspirants ou pré-insérés pourraient être simplement contraints de subir la nouvelle mesure relative à l’augmentation des heures de cours et l’obligation d’enseigner deux matières. L’augmentation drastique de leur quota horaire et la bivalence ne sont pas de nature à rassurer les pédagogues, selon certains observateurs. En effet, depuis quelques jours, ça jase sur les réseaux sociaux et les organisations syndicales ont interpellé le gouvernement sur ce qu’ils appellent “esclavage de type moderne“. Seulement en réponse à ces cris de désarroi, de déception ou encore de mécontentement, les autorités semblent restées inflexibles. Et pour preuve, selon les informations relayées par plusieurs médias, il s’agit plutôt d’une mesure aux avantages multiples. « Cette décision ne remet nullement en cause les normes de qualité pour l’enseignement. Il s’agit plutôt d’une adaptation aux urgences actuelles », informe le Quotidien de service public. Selon le journal, cette nouvelle approche vise à résorber le problème de déficit en personnel enseignant. Malgré les 26 000 aspirants recrutés l’année écoulée, le gouvernant fait face toujours à un déficit d’enseignants sur le terrain. «…la base de données renseigne que, même avec les sept de moyenne, le nombre d’aspirants voulu ne sera jamais atteint. Or, le gouvernement a choisi de ne pas recruter d’enseignants en dehors de cette base de données qu’il a constituée à cet effet. C’est donc face à cette situation de pénurie d’enseignants qualifiés que l’Exécutif béninois a fait l’option de l’augmentation de la masse horaire des aspirants », peut-on également lire. Si pour beaucoup, cette option ne garantit pas une efficacité des aspirants sur le terrain, les autorités n’y voient pas une remise en cause des normes de qualité en vigueur en matière d’enseignement secondaire. Quant à la bivalence, il ne s’agirait pas d’une pratique nouvelle. Il ne s’agit nullement d’une “charge difficile à supporter pour les concernés“, selon le journal. Au regard des clarifications, l’on peut bien s’attendre à ce que le gouvernement ne recrute d’autres enseignants pour combler le déficit. L’épaule des aspirants devra être assez large pour porter le poids. Situation suffocante pour ces derniers qui se plaignaient déjà de leur situation notamment le salaire, la durée du contrat et autres avantages dont-ils ne jouissent pas. S’il est évident que cette option n’est pas contenue dans le contrat des aspirants, il importe de se demander pourquoi le gouvernement n’a pas songé à augmenter leur salaire. Car, il serait souhaitable que l’on gagne à hauteur du travail abattu. Surtout que les enseignants permanents ne sont nullement concernés par ces ennuis. Des clarifications relayées, il ressort que des avantages supplémentaires ont été accordés aux aspirants. Ainsi, l’Exécutif béninois s’engage à assurer les charges sociales des aspirants, ce qui leur permet de prétendre à une retraite intégrale ou proportionnelle en fonction du temps de travail qu’ils auront effectué. De plus, le gouvernement a payé en 2019-2020, neuf mois de salaire aux aspirants y compris les congés sans oublier que l’Exécutif a instauré des primes d’éloignement au profit des aspirants qui seront déployés dans des zones reculées. Seulement que ces avantages évoqués sont encore loin de justifier l’augmentation des quotas horaires et surtout la bivalence exigée aux aspirants. Pourquoi le gouvernement refuse-t-il de recruter ? La base des données des aspirants contiendrait-elle toutes les compétences disponibles pour servir dans les établissements scolaires ? L’urgence de recruter n’est plus à démontrer et il importe que les autorités revoient leur option pour une véritable renaissance de l’école béninoise.

A.B

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