Complexe Lac Nokoué-Lagune de Porto-Novo: Le projet RICC informe les acteurs des prévisions de la petite saison des pluies
Les membres de la Plateforme locale de gestion de l’information climatique ont tenu leur 7e session le 18 août 2020 dans la salle de conférence de la mairie de Sèmè-Podji. Réunis dans le cadre de la mise en œuvre du projet Renforcement des Investissements pour un développement résilient aux Changements climatiques dans le Complexe Lac Nokoué- Lagune de Porto Novo (RICC), les membres élargis aux acteurs des médias ont été invités à tenir compte des prévisions et à sonner l’alerte face aux risques liés à la montée des eaux.
L’information climatique spécifique à la zone du complexe Lac Nokoué-Lagune de Porto-Novo avait toujours fait défaut aux producteurs en proie aux perturbations des saisons. Grâce au projet RICC, désormais un cadre institutionnel de génération d’information climatique fiable et spécifique au complexe est rendu fonctionnel depuis décembre 2018
En ouvrant les travaux de cette plateforme, le Secrétaire Exécutif du PNE-Bénin, André Zogo, a levé le voile sur les enjeux de cette 7e session de la plateforme qui a été élargie aux acteurs des médias. Soulignant qu’elle est consacrée aux prévisions saisonnières, il a rappelé que le projet RICC vise essentiellement à accroitre la résilience des populations du complexe et promouvoir l’utilisation de l’éthanol comme alternative au bois énergie. Mis en œuvre par le PNE-Bénin en collaboration avec le CIED Nokoué, le projet vient combler le manque de production de données climatiques. Pour le président de la plateforme, Didier Kakpa, la 7e session offre l’occasion de partager les résultats de l’étude sur les prévisions saisonnières permettant aux producteurs, de prendre les dispositions en amont pour limiter les dégâts.
Ainsi, expliquant que la prévision saisonnière aide à mieux maitriser les saisons, prévenir la sècheresse en vue de contribuer à accroître la production agricole et à gérer de façon efficiente les risques hydro climatiques dans le but de réduire les catastrophes liées aux inondations, Martial Dossou et Didier Kakpa, ont donné des précisions sur le comportement de la pluie au cours de la petite saison. Au niveau du complexe Lac-Nokoué Lagune de Porto-Novo, ils ont indiqué que le démarrage de la petite saison des pluies sera probablement normal à tendance tardive en considérant qu’en moyenne la petite saison des pluies au sud démarre vers la dernière décade du mois d’Août. Autres précisions importantes, les durées de séquences sèches en début de saison seraient plus courtes à équivalentes à celles habituellement observées (La longueur moyenne des séquences sèches les plus longues au niveau de la zone d’étude varie entre 10 et 15 jours). Abordant l’aspect du cumul pluviométrique, ils ont souligné dans leur exposé qu’il est attendu pour la petite saison des pluies 2020 au sud du Bénin pendant la période Aout-septembre-Octobre (ASO), des quantités de pluies inferieures à équivalentes aux moyennes saisonnières de la période de référence 1981-2010. Une situation qui pourrait s’améliorer au cours de la période septembre-Octobre-Novembre (SON) avec des quantités de pluies proches de la moyenne (1981-2010). Parlant des écoulements, Didier Kakpa a soutenu qu’ « avec ce qui se dessine, les zones inondables ne vont pas y échappé encore cette année » même si, de façon globale, les écoulements des cours d’eau prévus seront inférieurs à la moyenne de la période de référence 1981-2010 dans les basses vallées de l’Ouémé du Mono et du Couffo. Avec ces différentes informations, les acteurs présents ont posé des questions relatives à la faible synergie entre les acteurs qui produisent l’information climatique et les ATDA, la pérennisation des acquis du projet SAP, la question des écoles inondées…Au terme de la séance, les principaux acteurs invités se sont engagés à annoncer « la bonne nouvelle » aux producteurs. Quant aux acteurs des médias locaux et venus de Cotonou, ils ont promis également diffuser l’information et contribuer à la sensibilisation des populations sur les dispositions à prendre pour éviter les risques de catastrophes. En clôturant la session, le maire de Sèmè-Podji, Jonas Gbènamèto, s’est réjoui de la mobilisation des acteurs avant de souligner le bien fondé du projet qui permet d’anticiper sur les problèmes causés par la nature.
Alain TOSSOUNON (Coll.)