C’est un secret de polichinelle. À moins d’une retouche des textes électoraux, pour être candidat à la présidentielle de 2021 au Bénin, il faut d’abord avoir le parrainage de 16 députés et/ou maires. C’est une condition dantesque voire une gageure pour beaucoup de prétendants au fauteuil. A priori, ceux qui ne sont pas de la majorité au pouvoir quand on sait que les 83 députés et au moins 70 maires sur les 77 sont issus uniquement des deux partis politiques nés des entrailles du pouvoir. Même si des pro-Rupture arguent que le jeu est ouvert, prétextant de ce que chaque député ou maire est libre, l’opposition ne l’entend pas de cette oreille. Dans un pays comme le Bénin où les femmes sont très peu promues dans les instances de prise de décisions à cause de la volonté politique calquée sur les pesanteurs sociologiques, il convient de s’interroger sur le sort des femmes quant à cette disposition du Code electoral. Si les choses en restaient ainsi, quelle femme aspirante à la fonction de président de la République pourra obtenir facilement 16 signatures d’élus ? Alors que depuis une vingtaine d’années les Béninois sont habitués à au moins une candidature féminine au scrutin présidentiel, ne tend-on pas vers la fin de cette tradition en 2021? Quelle femme passera donc la barre du parrainage quand on sait déjà que les hommes devront batailler dur pour y arriver ? Le Bénin pourra-t-il enregistrer une ou deux candidatures femmes pour cette présidentielle ? Au-delà des partis et acteurs politiques d’opposition, il apparaît clairement que la question du parrainage reste un chantier pour les Ong ou associations de défense et promotion des droits des femmes.
W.B