Talon sur France 24 et Rfi : Dossier Yayi, là où la Rupture aussi a trébuché

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Jeudi dernier le chef de l’État béninois, dans un entretien sur France 24 et Rfi a presque prié Yayi Boni, son prédécesseur, de revenir au bercail après les événements malheureux engendrés par les législatives singulières contestées d’avril. Mais quand on suit bien les propos du président Patrice Talon, il y a des non-dits qu’on ne doit perdre de vue si réellement l’on souhaite une paix durable.

 

Dans l’entretien réalisé par la chaîne française de télévision France 24 et de radio Rfi, Patrice Talon demandait à Boni Yayi qui avait quitté 52  Bénin pour aller se faire soigner, après plus de 50 jours d’assignation à résidence, de revenir au pays. Pour le chantre de la Rupture /Nouveau départ, tous ces événements sont du passé et l’ex chef de l’Etat Yayi Boni n’a plus rien à craindre tant il y a une loi d’amnistie désormais. Cela n’a pas empêché l’actuel locataire de la Marina de tacler son prédécesseur à qui il dit reprocher «  son implication » dans les soulèvements populaires et autres événements malheureux enregistrés pendant et après les élections exclusives.  Tout en reconnaissant l’envergure de Yayi, Patrice Talon estime que pour la noblesse de la fonction qu’il a exercée dix ans durant, il lui faut la  » sagesse  » dans ses actes. Autrement dit, Patrice Talon voudrait que l’ex chef de l’État qui a fini, depuis 2016, ses deux mandats constitutionnels le laisse, à son tour, gérer tranquillement le mandat à lui confié par le peuple. Chose normale, puisque le fauteuil présidentiel n’est pas un banc. Cependant, il convient de se demander si un ancien chef de l’Etat n’a-t-il pas droit en retour à un traitement dû à son rang ou à son statut ? Oui, semble-t-il. Mais, sous la Rupture, cela ne fait-il pas défaut ? Si l’on regarde dans le rétroviseur, jusqu’en 2016, on peut condamner une hyperactivité de l’ex président de la République qui l’a conduit sur le chantier de l’aéroport de Tourou. Dans le camp de la Rupture, les réactions n’ont pas tardé. Ce fut immédiatement une levée de boucliers contre Yayi Boni qui pourrait être « traité comme un vil individu », avait déclaré le 19 août 2016 un ministre de Patrice Talon, toujours au gouvernement. L’ancien préfet du Littoral, Modeste Toboula a embouché la même trompette, et ce fut le tour des activistes des réseaux sociaux. Ainsi, Yayi Boni disparut des radars pendant près de deux ans. Il ne sera pas à la commémoration de la fête nationale le 1er août 2017 alors qu’il y était un an plus tôt aux côtés de celui à qui il venait de passer le pouvoir. Sa grande apparition sera constatée au congrès de son parti Fcbe à Parakou même si entre temps, et bien après le congrès, on pouvait voir publier sur la toile, ses photos à des  rendez-vous à l’international. Pendant ce temps, en conseil des ministres, à l’Assemblée nationale et dans les medias en général, sa gouvernance alimentait les débats. L’échec de la révision de la Constitution, en 2017 et 2018 en a rajouté aux critiques. Les gros dossiers qualifiés de scandales ces dernières années ont été déterrés. Les Béninois doivent avoir encore en mémoire tout le tintamarre qu’il y a eu autour de l’affaire Dangnivo vite refermée, du siège du Parlement et en dernier ressort, la veille des législatives d’avril 2019, le dossier Icc services devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), retransmis en direct durant les 32 jours de procès sur plusieurs radios du Sud au Nord et de l’Est à l’Ouest. Dans la foulée, Yayi Boni, pour dominer cette avalanche d’actions de communication tendant à noircir sa gestion, et surtout pour rester présent dans les cœurs des Béninois, entrepris des descentes sur le terrain.  Et ce sera l’ambiance jusqu’aux législatives. Ce fut la croix et la bannière pour son parti Fcbe qui a fini par être écarté de la course. Entre conférences de presse dans les quatre murs et mobilisation au grand marché de Dantokpa pour dénoncer les agissements du Pouvoir, l’ancien président Yayi Boni sera coincé dans sa maison à Cadjehoun pendant une cinquantaine de 50 jours avec interdiction de visite. Il n’aura la liberté pour aller aux soins à l’extérieur qu’après des interventions dans la sous-région.

 

Ce bras de fer, à peine voilé, entre un président de la République et son prédécesseur  est une première depuis 1990. On peut donc se demander ce que  deviennent alors les engagements pris, chacun en ce qui le concerne, devant le président ivoirien Allassane Dramane Ouattara  qui, en 2016, faisait office de médiateur entre les deux hommes en Côte d’Ivoire. Au nom de la paix, Talon et Yayi sont appelés à se donner la main et à reconnaître, l’un à l’autre, la place qui est la sienne.

 

Worou BORO

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