Au nombre des priorités de Patrice Talon inscrites dans le Programme d’action du gouvernement, se trouve en bonne position le tourisme. Le tourisme religieux et culturel. Patrice Talon avait martelé sans réserve lors de’la campagne électorale que l’une des ressources intarissables du Bénin est le tourisme. Qu’aucun autre secteur ne l’égale. Que rien ne peut l’égaler si ce secteur est bien pensé et bien huilé. Mais voilà. Bientôt trois ans, et les Béninois continuent d’aller ailleurs. Ils continuent de laisser la Pendjari derrière eux pour aller où le potentiel n’est même pas comparable à celui de notre pays.
Le Béninois moyen, qui mesure la portée du tourisme, ce qu’on appelle l’existant, n’est même pas encore prêt.Rien ne l’excite. Rien ne l’oblige à consulter notre répertoire. Nos propositions. Rien dans les réformes, en dehors des études et de la théorie, ne l’appâte. Or c’est lui qu’il faut convaincre d’abord.
Après lui il faut convaincre le Nigérian. Lui donner l’occasion de faire escale à Ouidah, Abomey, Ganvié, et la Penjari, avant de continuer son chemin sur Accra, puis Londres et les Usa.
Le Gabonnais, Et le Congolais aussi.
On dit que beaucoup de choses se font. Qu’au niveau de la Pendjari, il y a innovation et révolution. Pourtant. Pas de politique communicationnelle évidente. Pas de marketing autour pour que le pays sache quelque chose.
Pourquoi?
Parce qu’on n’associe pas ceux qui savent faire. Parce qu’on croit que tout ce que est bien vient de l’étranger. Parce qu’on croit’que le désert est si désert que ça.
Que le tourisme est une énorme potentialité économique et un atout indéniable pour le Bénin, est la vérité pure. Mais rien de tout ce qui’ se fait actuellement ne permet de relever ce grand défi.
Il faut beaucoup d’ouverture. Un esprit porté vers le patriotisme et la solidarité. Une approche inclusive. Les compétences locales avant celles étrangères. De la considération pour les acteurs culturels, et leur prise en considération.
Personne ne connait l’affaire autant qu’eux. Quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse.
Le Président de la République, a une foi inébranlable en ce que les occidentaux peuvent faire. Il n’a pas tort. Seulement il faut mettre les compétences locales à épreuve aussi, avant de tirer les conclusions hâtives.
Il urge.
On peut.
Le Kenya et l’île Maurice sont très loin du Bénin, mais voilà.
Corrigeons le tir
Dine ABDOU